Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/295

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vanité, mon cher Copperfield, voyez-vous, » me dit-il, « que je ne donne pas habituellement cette adresse-ci ; mais je ne serais pas sûr que tous ceux à qui je la donnerais fissent volontiers une si longue course. Quant à moi, je me fraie mon chemin dans le monde à travers les obstacles de ma destinée, et je serais ridicule si je voulais le dissimuler.

» — Vous faites votre stage d’avocat, à ce que m’a dit M. Waterbrook ?

» — Oui, » répondit Traddles en se frottant doucement les mains, « je fais mon stage ; ce n’est que depuis peu que j’ai pu payer mon inscription ; mais il s’agissait de cent livres sterling, et c’était une grosse somme ! une grosse somme ! » répéta-t-il avec la grimace qu’il eût pu faire si on lui avait arraché une dent.

« — Savez-vous, » lui dis-je, « à quoi je pense en vous regardant, mon cher Traddles ?

» — Non.

» — À cet habit bleu de ciel que vous portiez au pensionnat.

» — Ah ! je m’en souviens, » s’écria Traddles en riant, « cet habit aux manches étroites ! L’heureux temps que celui-là !

» — Je crois, » lui dis-je, « que notre maî-