Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/297

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il prétendit que je n’avais pas répondu à ses espérances, et il épousa sa ménagère.

» — Et que fîtes-vous ?

» — Je ne sais trop si je fis une chose plutôt qu’une autre. Je restai chez mon oncle, attendant qu’il m’établît dans le monde, jusqu’à ce que sa goutte lui étant remontée dans l’estomac, il mourut, et sa veuve se remaria avec un jeune homme, sans songer à m’établir.

» — Quoi, votre oncle ne vous avait rien laissé à vous ?

» — Au contraire, il m’avait laissé cinquante livres sterling ; mais, n’ayant étudié aucun état, je ne sus d’abord que devenir. Plus tard, grâce à un condisciple de Salem-House, dont le père était avocat, je fis des copies de mémoires. Cela me rapportait fort peu de chose, et comme je suis un piocheur, je me mis à faire aussi des extraits et des analyses de plaidoiries ; c’est ce qui me donna l’idée de faire aussi mon cours de droit. L’inscription absorba ce qui me restait de mes cinquante livres et tout ce que j’avais pu économiser sur le produit de mes copies. J’ai eu depuis quelques bonnes recommandations, entre autres celle de M. Waterbrook, et j’en ai profité pour gagner quelques guinées. Enfin, j’ai