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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/323

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auraient été plus difficiles à se réconcilier que les extrêmes les plus opposés. Cette idée, je l’avouerai, me fut suggérée par une conversation de Rosa Dartle. Elle dit à dîner :

« — Oh ! je voudrais bien que quelqu’un consentît à m’apprendre ce qu’il en est d’une chose à laquelle j’ai pensé tout le jour.

» — Que voulez-vous savoir, Rosa ? » demanda Mrs Steerforth ; » je vous en prie, Rosa, ne soyez pas mystérieuse.

» — Mystérieuse ! » s’écria-t-elle ; « ah ! réellement ? me trouvez-vous mystérieuse ?

» — Ne suis-je pas constamment à vous supplier de parler simplement et naturellement, » dit Mrs Steerforth.

« — Quoi donc, je ne parle pas naturellement ? » répliqua Rosa. Eh bien ! je ne le pensais pas. Il faut être indulgente pour moi, nous ne nous connaissons pas nous-mêmes.

» — C’est devenu pour vous une seconde nature, » dit Mrs Steerforth sans humeur ; « cependant, je me souviens, et vous devez vous souvenir que vous aviez une autre manière d’être, Rosa ; vous étiez moins sur vos gardes et plus confiante.

» — Allons, je vois que vous avez raison, » reprit Rosa ; « c’est ainsi que les mauvaises