Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/350

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sœur qui l’en aimait davantage si elle pensait ce qu’elle disait.

« — Eh bien ! oui, c’est vrai, » dit M. Peggoty, « et devriez-vous m’appeler plus grand enfant encore, savez-vous ce que je me suis promis de faire quand Émilie sera mariée et partie de cette maison ? Je poserai la chandelle à la même fenêtre, à peine rentré ici le soir (et comment vivrais-je ailleurs à l’âge où je suis !). Je ferai comme si j’attendais encore ma chère petite : pour oublier qu’elle habite sous un autre toit, je redirai en voyant la chandelle à la croisée : « Émilie l’aperçoit de loin, Émilie va venir… » Riez, ma sœur, du grand enfant, je vous le permets : grâce au ciel, je puis rire aussi de bon cœur moi-même, car la voici ! »

Non, ce n’était pas elle. C’était Cham tout seul. Il fallait que la pluie fût devenue plus forte depuis mon arrivée, car il avait rabattu sur son visage les larges bords de son chapeau.

« — Où est Émilie ? » demanda M. Daniel Peggoty.

Cham fit un signe de tête comme pour indiquer qu’elle était de l’autre côté de la porte. M. Daniel Peggoty prit la lumière sur la fenêtre, la moucha, la posa sur la table et puis se mit à remuer le feu, tandis que Cham, qui