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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/40

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en traversant ainsi à la hâte la cour de la cathédrale, nous y rencontrions Jack Maldon, ce cousin que le Docteur avait recommandé à M. Wickfield et qui était toujours surpris de nous voir.

J’aimais aussi la société de la maman de Mrs Strong. C’était une dame appelée Mrs Markleham, mais que les élèves avaient surnommée le Vieux-Général, à cause du talent stratégique avec lequel elle faisait manœuvrer l’armée de ses parents contre le Docteur ; petite femme d’ailleurs, à l’œil perçant, qui, le soir, se croyant obligée à un peu de toilette, portait un invariable chapeau orné de fleurs artificielles et de deux papillons artificiels qui étaient supposés voltiger au-dessus des fleurs. Nous avions tous l’idée superstitieuse que ce chapeau venait de France et qu’il n’avait pu être inventé que par un artiste de cette ingénieuse nation. Quelle que fût son origine, ce chapeau était un chef-d’œuvre d’art, serré précieusement dans un carton pendant le jour, et n’en sortant que pour faire briller à la lumière des lustres de salon, les ailes métalliques des deux papillons, tremblotant d’une agitation perpétuelle.

J’étudiai le « Vieux-Général » plus attenti-