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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/407

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dres mots de la journée ; enfin je me couchai le plus ravi et le plus fou des novices à qui l’amour ail jamais fait perdre la raison.

Le lendemain matin j’étais résolu à déclarer ma passion et à savoir ma destinée ; être heureux ou malheureux était pour moi la question unique, et Dora seule pouvait y répondre. Je passai trois jours dans une volupté de mélancolie, me torturant par toutes les suppositions les plus cruelles ; mais le troisième jour je me rendis chez Miss Julia Mills, armé d’une déclaration.

M. Mills n’était pas chez lui ; je ne m’attendais pas à l’y trouver ; Miss Julia Mills y était : cela suffisait bien.

On m’introduisit dans une pièce du premier étage où étaient Miss Julia et Dora. Jip y était aussi. Miss Julia copiait de la musique (une nouvelle romance : le Deuil de l’amour) ; Dora dessinait et peignait des fleurs ! quels furent mes sentiments lorsque je reconnus les miennes, mon bouquet de Covent-Garden, le papier d’enveloppe compris.

Miss Julia fut charmée de me voir et se dit très fâchée que son père ne fût pas au logis, quoique cette contrariété ne nous contrariât pas beaucoup. Après quelques phrases de con-