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vis une longue lettre, dans laquelle j’essayais de lui faire comprendre combien j’étais heureux, combien Dora était charmante. Je la suppliais de ne pas confondre cette passion sérieuse avec les ridicules caprices qui l’avaient autrefois fait rire.

Je m’interrompis au milieu de cette lettre, et l’image d’Agnès m’apparut comme celle du bon génie de ma jeunesse, convertissant ma chambre silencieuse en un sanctuaire d’où sa céleste influence écartait les agitations de la vie. Je ne lui parlais pas de Steerforth ; je lui disais seulement qu’il y avait eu des larmes douloureuses dans la famille de Yarmouth, par suite du départ d’Émilie, et que j’en avais été doublement malheureux à cause de circonstances particulières. Je savais que la perspicacité d’Agnès devinerait toute la vérité, et qu’elle ne serait jamais la première à prononcer le nom de mon perfide ami.

La réponse à cette lettre fut un nouveau baume pour moi. Il me sembla entendre la voix bien-aimée de ma confidente.

Récemment Traddles m’avait fait deux ou trois visites sans me trouver ; mais il avait rencontré Peggoty chez moi, et, apprenant qu’elle était ma vieille bonne (ce qu’elle révé-