Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/433

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semble. J’avais l’Espérance elle-même à mon côté ! quel changement j’éprouvai en une minute !

Ma tante avait écrit à Agnès un de ces billets laconiques et bizarrement tournés auxquels se bornaient ses efforts épistolaires. Elle lui annonçait son revers de fortune et son départ de Douvres, ajoutant qu’elle priait ses amis de ne pas être inquiets sur elle. Agnès était accourue à Londres, parce qu’il existait entre elles une intimité qui datait du jour où je devins l’hôte de M. Wickfield. Agnès n’était pas venue seule, son père et Uriah Heep étaient du voyage.

« — Et les voilà donc associés tout de bon ? » lui dis-je lorsqu’elle les nomma ensemble, « que le ciel le confonde !

» — Oui, » me répondit Agnès, « ils avaient une affaire ici, et j’en ai profité pour venir avec eux ; ne croyez pas ma visite d’amie tout-à-fait désintéressée, Trotwood, car je n’aime pas à laisser mon père seul avec Uriah, je vous l’avoue.

» — Exerce-t-il toujours, Agnès, la même influence sur M. Wickfield ? »

Agnès secoua la tête :

« — Il est survenu de tels changements dans la maison, que vous ne la reconnaîtriez