Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/77

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lecture, m’allégeant les heures. Agnès est toujours dans ma confidence : je lui raconte tout ce qui s’est passé avec le boucher, je lui énumère tous ses outrages, et elle avoue que je ne pouvais guère me dispenser de me battre avec lui, quoiqu’elle frémisse en écoutant le récit du combat.

Le temps a bien des fois retourné son sablier, car Adams n’est plus le premier élève du pensionnat… Que dis-je, il n’est plus élève, et lorsqu’il vient rendre visite au Dr  Strong, je suis presque le seul qui l’ait connu. Adams a fait ses études pour entrer au barreau, il est au moment d’être avocat ; sous peu de jours il portera la perruque et plaidera. Je suis surpris de le trouver moins grand qu’il me paraissait être à la tête de la classe, moins grand et moins imposant ; il n’a pas encore étonné le monde, il ne l’a pas ébranlé sur son axe ; bien des gens ne se doutent pas qu’il existe.

Une lacune dans mes souvenirs : — C’est moi qui suis le premier élève maintenant et qui daigne jeter un coup d’œil de condescendance sur les commençants dont l’âge me rappelle ce que je devais être à mes débuts. Grâce à eux, je me souviens qu’en effet il y eut autrefois un petit garçon de mon nom… Était-ce