Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/27

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même cette observation, » repris-je en persistant dans ma confiance.

« — En ce cas, » dit Tiffey, « je n’hésite plus : mon opinion est que le patron… n’a pas laissé de testament. »

La chose m’étonna toujours ; mais il n’y avait pas de testament de M. Spenlow. Rien n’indiquait même qu’il eût l’intention d’en faire un ; ni brouillon, ni note, ni memorandum testamentaire d’aucune sorte. Ce qui m’étonna bien plus encore, fut l’extrême désordre de ses affaires. Il était difficile d’établir ce qu’il devait, ce qu’il avait payé et ce qu’il possédait. Probablement lui-même avait-il une idée très peu claire de tout cela. S’étant laissé entraîner à l’émulation de prodigalité qui distinguait alors les procureurs des Doctors’ Commons, ne voulant pas paraître moins honorable et moins grand seigneur que les autres, non-seulement il avait dépensé au-delà de son revenu professionnel, qui n’était pas très élevé, mais encore il avait réduit au chiffre le plus bas son avoir patrimonial, s’il avait jamais été considérable (chose plus que douteuse). Six semaines après son décès, Tiffey, pensant peu jusqu’à quel point il m’intéressait, m’apprit que la villa et l’ameublement