la firent pleurer : « Ils ne voulaient pas s’additionner, » dit-elle. Aussi, mon cahier cartonné lui servit à dessiner des petites fleurs et à crayonner des croquis de Jip ou de moi.
J’essayai, cependant encore des leçons verbales sur la tenue d’une maison ; par exemple, si le samedi soir notre promenade nous conduisait près de l’étal d’un boucher :
« — Ma chérie, » disais-je à Dora, « supposons que nous sommes mariés et que vous désirez acheter une épaule de mouton pour notre dîner, comment vous y prendriez-vous ? »
Ma jolie petite Dora me regardait tristement et faisait sa moue si charmante, comme si elle eût voulu m’accorder un baiser plutôt qu’une réponse.
« — Sauriez-vous comment acheter, une épaule de mouton, ma bien-aimée, » répétais-je, « si, par hasard, je m’obstinais dans ma leçon ?
Dora réfléchissait un peu et puis répliquait peut-être, triomphante :
« — Quoi donc ! le boucher saurait bien me la vendre ; cela ne suffirait-il pas, Monsieur l’homme d’esprit ? »
Une autre fois, à propos du manuel de cuisine, je demandai à Dora comment elle s’y prendrait pour faire une étuvée : « — Com-