Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/99

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Pendant tout le trajet jusqu’à l’église, ma tante tient ma main dans la sienne ; quand nous faisons une courte halte, en vue du porche, afin de faire descendre Peggoty qui était montée à côté du cocher : « — Dieu vous bénisse, mon cher enfant, » me dit ma tante en m’embrassant ; « mon propre fils ne me serait pas plus cher. Je pense, ce matin, à votre pauvre mère. 

» — Et moi aussi, ma tante, ainsi qu’à tout ce que je vous dois. 

» — Bah ! ne parlons pas de cela, mon cher Davy ; » et ma tante tend une main à Traddles, qui prend de même la main de Dick, et nous échangeons tous cordialement des poignées de main avant d’entrer dans l’église.

L’église est calme, certainement… mais il faudrait qu’elle fût mille fois plus calme encore pour apaiser mon agitation… toujours l’agitation d’un rêve plus ou moins incohérent.

Je rêve, en effet, que Dora est introduite après moi, que l’ouvreuse des bancs de la paroisse nous assigne nos places devant la rampe de l’autel ; que l’ecclésiastique et son clerc paraissent ; qu’un flot de peuple se presse dans la nef ; que le service commence ; que nous sommes tous attentifs ; que Miss Lavinia est