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Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 1.djvu/236

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dire adieu d’une façon aussi affectueuse que toutes les personnes qui étaient dans la chambre.

« Adieu, docteur Blimber, dit Paul en lui tendant la main.

— Adieu, mon petit ami, répondit le docteur.

— Je vous remercie bien, monsieur, dit Paul regardant timidement son visage sévère. Dites, je vous prie, qu’on prenne soin de Diogène. »

Diogène était le chien, qui jamais, avant Paul, n’avait admis personne à son amitié. Le docteur promit qu’on aurait, en l’absence de Paul, le plus grand soin de Diogène. Paul le remercia encore, échangea avec lui une nouvelle poignée de main, dit adieu à Mme Blimber et à Cornélia d’un ton si cordial que Mme Blimber oublia tout à fait de parler de Cicéron à lady Skettles, quoiqu’elle y eût pensé toute la soirée. Quant à Cornélia, elle prit dans les siennes les deux mains de Paul et lui dit : « Dombey, Dombey, vous avez toujours été mon élève favori. Que Dieu veille sur vous ! » Et c’était bien une preuve, pensait Paul, qu’on se trompe facilement sur les gens. Car miss Blimber pensait certainement ce qu’elle disait, et pourtant c’était une rude maîtresse.

« Dombey s’en va ! Le petit Dombey s’en va ! » Tel fut le bruit qui courut bientôt parmi tous les jeunes gens, et qui fut suivi d’un mouvement général pour accompagner Paul et Florence jusqu’en bas dans le vestibule. Toute la famille Blimber fut entraînée dans le mouvement, et M. Feeder remarqua tout haut que jamais, à sa connaissance, chose pareille ne s’était vue pour le départ d’un élève ; seulement, on pouvait se demander si les verres de bichoff n’étaient pas pour quelque chose dans cette assertion. Les domestiques, le sommelier à leur tête, semblaient tous s’intéresser au départ du petit Dombey ; le jeune homme myope, en portant ses livres et ses paquets dans la voiture qui devait l’emmener lui et Florence passer la nuit chez Mme Pipchin, était visiblement ému.

Le sentiment délicat que Florence avait inspiré à tous les jeunes gens, car ils en raffolaient tous, ne put les empêcher de prendre congé de Paul de la manière la plus bruyante. Ils agitaient leurs chapeaux en signe d’adieu, se précipitaient en bas de l’escalier pour lui serrer la main, criaient tous chacun de leur côté : « Dombey, ne m’oubliez pas ! » et se livraient à des transports de tendresse tout à fait inusités chez ces jeunes Chesterfields. Paul disait tout bas à Florence, qui l’envelop-