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Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 1.djvu/248

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ques, l’une au coin droit de sa bouche, et les deux autres au coin de chaque œil, envahit bientôt toute sa figure, et, montant jusqu’à son front, souleva le chapeau de toile cirée, comme si, après s’être enfoncé d’abord avec le capitaine Cuttle, il venait, comme lui, de se remettre heureusement à flot.

Enfin le capitaine cessa de se ronger les ongles et dit :

« Maintenant, Walter, mon garçon, vous pouvez m’aider à endosser ces hardes. »

Le capitaine voulait parler de son habit et de son gilet.

Walter ne pouvait comprendre pourquoi le capitaine mettait sa cravate avec tant de soin, roulant les deux bouts pour en faire une sorte de queue qu’il passa dans un anneau d’or massif, sur lequel était peint dans un médaillon, en souvenir d’un ami mort, un tombeau entouré d’une belle petite grille de fer et ombragé par un saule pleureur. Il se demandait aussi pourquoi il tirait son col de chemise au risque de faire craquer en bas la toile d’Irlande, et de manière à se décorer le visage d’une véritable paire de visières ; pourquoi enfin il changeait de souliers pour mettre une incomparable paire de brodequins qu’il ne portait jamais que dans les grandes occasions. Le capitaine étant enfin attifé à sa complète satisfaction, se regarda du haut en bas dans un miroir à barbe qu’il décrocha dans ce but, saisit son bâton noueux et dit qu’il était prêt.

Quand ils furent dehors, Walter remarqua que la démarche du capitaine avait un air plus délibéré que de coutume, mais il ne s’en étonna pas, attribuant ce changement aux brodequins.

Ils avaient à peine fait quelques pas qu’ils rencontrèrent une marchande de fleurs ; le capitaine s’arrêta tout court comme frappé d’une idée lumineuse et fit emplette du plus gros bouquet du panier : c’était un bouquet magnifique, étalé en éventail, composé des fleurs les plus éclatantes, et qui avait environ deux pieds et demi d’envergure.

Armé de ce léger présent destiné à M. Dombey, le capitaine continua sa route avec Walter jusqu’au moment où ils furent arrivés à la porte de l’opticien. Là ils s’arrêtèrent tous deux.

« Vous allez entrer ? dit Walter.

— Oui, » répondit le capitaine ; car il pensa qu’il lui fallait se débarrasser de Walter avant d’aller plus loin, et qu’il valait mieux faire sa grande visite un peu plus tard.

« Et vous n’oublierez rien ? dit Walter.