haute sagesse. Cependant, la lueur d’espérance que Walter faisait briller à ses yeux illuminait malgré lui son visage ; aussi termina-t-il sa morale à l’encontre de l’espérance, en lui frappant sur l’épaule et en s’écriant avec enthousiasme :
« Hourrah ! mon garçon ! Pour ma part individuelle, je suis de votre avis. »
Walter lui rendit son hourrah avec sa gaieté ordinaire et ajouta :
« Encore un seul mot maintenant sur mon oncle, capitaine Cuttle. Je crois qu’il est impossible qu’il ait écrit par la voie ordinaire ; j’entends par la malle-poste ou par les paquebots…
— Oui, oui, mon garçon, dit le capitaine en approuvant de la tête.
— Et, je ne sais comment, d’une manière ou de l’autre, vous aurez manqué sa lettre.
— Ah ! Walter, dit le capitaine en tournant les yeux de son côté d’un air de reproche, croyez-vous que je n’aie pas toujours été constamment en vigie pour découvrir quelque nouvelle de cet homme de science, le vieux Sol Gills, votre oncle, et cela jour et nuit depuis que je l’ai perdu ? Croyez-vous que mon cœur n’ait pas été toujours triste et inquiet et sur lui et sur vous ? Levé, couché, ne suis-je pas toujours resté à mon poste et n’aurais-je pas rougi de le quitter tant que je voyais là le petit aspirant de marine !
— Oui ! capitaine Cuttle, répondit Walter en lui saisissant la main avec force, je sais que vous avez fait tout cela, et je sais tout ce qu’il y a de vrai et de sincère dans vos paroles et vos sentiments. Je n’en doute pas. Croyez-moi, je suis aussi sûr de vous que je suis certain d’être de retour sur ce seuil chéri et de tenir dans ma main celle d’un ami fidèle. Le croyez-vous ?
— Oui, oui, Walter, répondit le capitaine dont le visage rayonnait de bonheur.
— Je n’irai pas plus loin dans mes conjectures, dit Walter en secouant avec tendresse la main du capitaine qui lui rend la pareille. Je vous dirai seulement que je ne toucherai pas au bien de mon oncle, le ciel m’en préserve, capitaine Cuttle ! Tout ce qu’il a laissé restera confié aux soins du plus fidèle des intendants et du meilleur des hommes, et si cet homme-là ne se nomme pas Cuttle, ma foi ! il n’a pas de nom. Maintenant, ô le meilleur des amis, parlons… de miss Dombey. »