faveur. Je pense qu’une personne aussi aimable que la fille charmante et accomplie de mon ami Dombey ne se fera pas beaucoup prier ; mais je suis heureux de savoir que j’ai déjà pour moi l’approbation et l’appui de mon ami Gay. C’est comme du temps que j’étais au parlement, quand un homme avait à faire, n’importe sur quoi, une motion (ce qui arrivait rarement à cette époque où nous étions tenus serrés, car les chefs des deux camps étaient de vrais caporaux qui ne plaisantaient pas avec la consigne, et c’était diablement utile pour faire emboîter le pas aux volontaires comme moi et les empêcher de tirer leur poudre aux moineaux, comme nous avions toujours la démangeaison de le faire), eh bien ! donc, du temps que j’étais au parlement, disais-je, quand un homme avait la permission d’aller en tirailleur, on regardait toujours comme un grand point pour lui de dire qu’il avait le bonheur de croire que ses sentiments n’étaient pas sans avoir un écho dans le cœur de M. Pitt ; de fait, c’était le pilote qui nous avait sauvés de la tempête ; sur quoi, un nombre diablement considérable d’individus applaudissaient aussitôt et le mettaient en veine. Le fait est que ces individus, ayant reçu pour mot d’ordre d’applaudir de toutes leurs forces chaque fois qu’on prononcerait le nom de M. Pitt, devinrent si habiles à la manœuvre, que ce nom suffisait pour les réveiller. Mais, du reste, ils étaient tellement indifférents à toutes les circonstances accessoires, que Conversation Brown, un homme qui avalait ses quatre bouteilles à la buvette, et que le père de mon ami Gay doit avoir connu, (car mon ami Gay est trop jeune pour avoir pu le connaître lui-même) ; ce Conversation Brown disait, que si un orateur s’était levé pour annoncer à la chambre qu’il avait le regret de lui apprendre qu’en ce moment, dans le couloir, un honorable membre avait une attaque de nerfs, et que ce membre était M. Pitt, ce nom seul aurait été accueilli par un tonnerre d’applaudissements. »
Florence, qui ne voyait toujours rien venir, paraissait indécise ; ses regards allaient du cousin Feenix à Walter avec une expression de trouble croissant.
« Mon amour, dit Walter, ne vous tourmentez pas, il n’y a rien.
— Absolument rien, je vous le jure, dit le cousin Feenix, et je suis profondément affligé de vous causer un instant d’inquiétude. Je vous prie de croire qu’il n’y a rien. La faveur que j’ai à vous demander, est tout simplement… mais elle semble