— Nous nous reverrons, s’écria Florence.
— Non, jamais, jamais ! quand vous m’aurez laissée dans cette sombre chambre, figurez-vous que vous m’avez laissée dans ma tombe. Souvenez-vous seulement que j’ai vécu et que je vous ai aimée. »
Florence la quitta les yeux voilés par les larmes, accompagnée jusqu’au dernier moment par ses baisers et ses caresses.
Le cousin Feenix vint au-devant d’elle à la porte et la conduisit auprès de Walter qui l’attendait dans l’obscure salle à manger. Florence appuya sa tête sur son épaule et pleura longtemps.
« Je suis diablement désolé, dit le cousin Feenix en portant à ses yeux sa manchette de la manière la plus naturelle, et sans cacher le moins du monde son émotion, que la fille charmante et distinguée de mon ami Dombey, l’aimable femme de mon ami Gay ait éprouvé dans sa nature si sensible une secousse aussi violente par suite de l’entrevue qui vient d’avoir lieu. Mais j’ai la ferme confiance que j’ai agi pour le mieux, et que mon ami Dombey pourra trouver une consolation dans les révélations que l’on vient de faire. Je déplore profondément que mon ami Dombey ait, de fait, contracté cette diable d’alliance, mais je suis entièrement persuadé que tout se serait fort bien passé sans les artifices de ce damné coquin de… Barker, avec ses dents blanches. Quant à ma parente qui m’a fait l’honneur de m’estimer assez pour se confier à moi, je serai de fait un père pour elle : je puis en donner l’assurance à l’aimable femme de mon ami Gay. Et quant aux changements de la vie humaine, de la conduite singulière que nous menons sans cesse, tout ce que je puis dire avec mon ami Shakspeare, dont le talent est de tous les siècles, et que mon ami Gay connaît sans aucun doute, c’est que la vie est comme l’ombre d’un rêve. »
CHAPITRE XXIV.
Conclusion.
Une bouteille, restée longtemps cachée à la lumière du jour et couverte de poussière et de toiles d’araignées, voit enfin