plaisir, dis-moi ? Mais, vois-tu, il faudrait te la rappeler et pouvoir la raconter après. »
Ce fut d’un ton solennel que Barbox frères affirma la haute satisfaction intellectuelle qu’il éprouverait à apprendre une belle histoire, et les humbles efforts qu’il ferait pour se la graver dans la mémoire. Satisfaite sur ce point, Polly, s’apprêtant à s’amuser, serra plus fort la main de son nouvel ami et entreprit un long récit, dont chaque détail intéressant commençait invariablement par ces mots :
« Et ainsi cela…
— Et ainsi ceci…
— Et ainsi ce petit garçon…
— Et ainsi ce pâté avait quatre pieds de tour et deux pieds un quart de profondeur. »
L’intérêt principal de ce beau conte consistait dans l’intervention de la Fée pour punir le petit garçon de sa honteuse gourmandise. Afin d’en arriver à ce but moral, elle se livra à la confection du fameux pâté ci-dessus mentionné, et le petit garçon « mangea, mangea et mangea ! et ses joues s’enflèrent, s’enflèrent et s’enflèrent ! »
Il y avait certainement beaucoup de circonstances incidentes ; mais l’intérêt culminant du récit n’en résidait pas moins dans l’absorption totale du pâté et dans la mort déplorable du malheureux gourmand.