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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/18

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si différent de moi-même ? Toutes mes premières lectures, mes premières chimères datent de ce lieu ; je suis parti croyant à toutes, je n’en rapporte que les lambeaux ; peut-être est-ce de la sagesse, mais nous n’en valons pas mieux. »

Charles Dickens n’écrivit jamais rien qu’il n’eût éprouvé ou vu de près ; on retrouve une grande partie de son enfance dans celle de David Copperfield. Comme le héros de ce récit charmant, il consacrait tous ses moments perdus à fouiller la bibliothèque de son père, une bibliothèque peu considérable, mais choisie ; il liait intime connaissance avec Robinson, Tom Jones, don Quichotte, le Vicaire de Wakefield et certains personnages des Mille et une nuits. L’exemple de ces héros le consolait de maint ennui ; il s’efforçait de les imiter, il voyageait avec eux dans des régions inexplorées. On le vit errer à l’aventure, armé d’un vieil embauchoir de bottes, avec lequel il était résolu à vendre chèrement sa vie en cas d’attaque des sauvages. Les soirs d’été, tandis que les autres garçons