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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/43

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— Je croyais, monsieur, que vous aviez un billet pour tout le parcours ?

— C’est vrai ; mais j’en sacrifierai le reste. Je voudrais mes bagages.

— Alors, venez avec moi au wagon pour me les désigner. Ayez la bonté, monsieur, de vous dépêcher ; nous n’avons pas une minute à perdre. »

L’employé pressa le pas, le voyageur le suivit et lui dit, lorsqu’il le vit dans le wagon :

« Ces deux grands porte-manteaux noirs, dans le coin que votre lanterne éclaire, sont à moi.

— Quel nom dessus, s’il vous plaît, monsieur ?

— Barbox frères.

— Éloignez-vous un peu ! Un ! Deux ! Voilà ! »

La lanterne fut agitée en l’air, les signaux en tête changèrent de couleur, la machine hurla et le train fila à toute vapeur.

« L’embranchement de Mugby, à trois heures et demie ! par une nuit de tempête, très-bien ! » fit le voyageur en portant ses mains à son cache-nez de laine, pour le serrer davantage autour de son cou.

Il se parlait ainsi à lui-même, car il ne soupçonnait personne près de lui, et très probablement il lui plaisait de penser qu’il en était ainsi ; peut-être d’ailleurs, s’il en