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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/49

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geurs en général), il avait pourtant été poussé, comme bien d’autres, par le vent de la vapeur et par les vagues de fer du côté de ce même embranchement, sans toutefois y avoir jamais atterri, si l’on peut s’exprimer ainsi.

« Oh ! oui, monsieur, il y a une ville assez grande du moins pour pouvoir s’y caser ; mais, ajouta le lampiste en suivant le regard du voyageur qui se portait sur son bagage, mais, voyez-vous, à cette heure, c’est, comme qui dirait la morte-saison de la nuit, la plus morte des mortes, monsieur !

— Il n’y a pas de porteurs, alors ?

— Voyez-vous, monsieur, répondit le lampiste, toujours sur le ton de la confidence, ils s’en vont avec le gaz ; c’est comme cela que ça se passe toujours. Ils ne vous ont pas vu, parce que vous vous promeniez tout à fait au bout de la plate-forme ; mais, dans une douzaine de minutes, un peu plus ou un peu moins, il pourra arriver.

— Qui donc pourra arriver ?

— Le troisième, 42, monsieur. Il se gare jusqu’à ce que l’express U X soit passé, et alors… » Quand il en fut là de son discours, un air de vague espérance se répandit sur la figure du préposé aux lampes, puis il reprit : « Oui, monsieur, alors il fait tout ce qu’il est en son pouvoir de faire.