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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/61

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en revenant sur ses pas pour quitter la station, il aperçut de loin, et de l’autre côté de la voie, le lampiste juché sur l’impériale d’un train, sautant de wagon en wagon et attrapant à la volée les lampes allumées qu’un camarade lui jetait.

« Il est fort occupé, se dit notre homme, et n’a guère de temps ce matin, je crois, pour composer ou chanter des chansonnettes. »

Continuant alors sa promenade, il se tint très rapproché de l’une des grandes lignes, tandis que son regard en embrassait plusieurs autres.

« J’ai presque envie, se dit-il, de trancher d’ici la question ; de choisir l’une ou l’autre des routes qui m’entourent, puis de m’en tenir à cette décision. De ce point, la confusion cesse, les lignes se séparent et vont chacune à leur but. »

Après avoir gravi un petit coteau qui s’étendait assez loin, il arriva près de quelques cottages et s’arrêta pour regarder aux alentours, à la façon d’un homme qui ne l’a pas fait souvent dans sa vie et d’un air un peu emprunté. Il vit sortir de l’une des maisons sept ou huit jeunes enfants sautant, criant gaiement, et se dispersant ensuite de tous côtés. Ce ne fut pas, toutefois, avant de s’être retournés, quand ils furent à la porte du petit jardin, pour