Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais en rentrant dans le bureau, Vendale aperçut son buvard qui venait de tomber par terre, et Obenreizer à genoux qui en ramassait le contenu.

— Combien je suis maladroit, — s’écria le Suisse. — Cette nouvelle que vous m’avez annoncée m’a tellement surpris qu’en reculant…

Il s’intéressait si vivement à la réunion des différents papiers tombés du buvard qu’il n’acheva point sa phrase.

— Ne prenez pas tant de peine, — dit Vendale, — un commis fera cette besogne.

— Mauvaise nouvelle ! — répéta Obenreizer, qui continuait à ramasser les enveloppes et les lettres, — mauvaise nouvelle !

— Si vous lisiez la missive que je viens de recevoir, — continua Vendale, — vous verriez que j’ai bien raison de m’alarmer. Tenez ! elle est là, ouverte sur mon pupitre.

Quant à lui, il continua ses recherches ; une minute après, il trouvait le faux reçu. C’était bien le modèle imprimé et numéroté qu’indiquait la maison Suisse. Vendale prit note du numéro et de la date. Après avoir classé le reçu et fermé la chambre de fer, il eut le loisir de remarquer Obenreizer qui lisait la lettre de Defresnier, à l’autre bout de la chambre, dans l’enfoncement de la croisée.

— Venez donc auprès du feu. Vous grelottez de froid là-bas, je vais sonner pour qu’on apporte du charbon.

Obenreizer revint lentement au pupitre.

— Marguerite sera aussi désolée de cette nouvelle