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Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/121

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GRILLON DU FOYER.

— Si vous m’obligez à faire une observation, dit Tackleton en ayant eu auparavant la précaution de monter dans sa voiture, je dois dire que cela était si inattendu qu’il n’est pas vraisemblable que je puisse l’oublier.

— Tant mieux pour nous deux, répondit le voiturier. Bonjour ; je vous souhaite beaucoup de joie.

— Je voudrais pouvoir vous en donner, dit Tackleton. Comme je ne le puis pas, je vous remercie. Entre nous, comme je vous l’ai déjà dit, je ne pense pas avoir la moindre joie à me marier, parce que May n’a pas été trop prévenante ni trop démonstrative avec moi. Bonjour. Prenez soin de vous.

Le voiturier le regarda s’éloigner jusqu’à ce que l’éloignement le fît paraître plus petit que les fleurs et les rubans de son cheval ; et alors, avec un profond soupir, il se mit à aller et venir comme un homme inquiet et dérouté, parmi quelques ormeaux du voisinage, ne voulant pas retourner jusqu’à ce que l’heure fût près de sonner.

Sa petite femme, restée seule, sanglotait à faire pitié ; mais souvent elle essuyait ses yeux et se retenait, pour dire combien il était bon, combien il était excellent ! et une fois ou deux elle rit ; mais de si bon cœur, si haut, si bizarrement, poussant des cris, qui effrayaient Tilly.

— Oh ! je vous en prie, ne faites pas cela, dit Tilly. Il y en a assez pour faire mourir et enterrer le baby.