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GRILLON DU FOYER.

— Allons, allons, dit Caleb, vous allez me rendre fier, maintenant.

— Je crois que vous l’êtes déjà, s’écria-t-elle en le montrant du doigt, je vous connais mon père ; ah ! ah ! je vous ai deviné !

Quelle différence entre le portrait qu’elle s’en faisait dans son imagination et le vrai Caleb. Elle avait parlé de sa marche dégagée ; en cela elle ne s’était pas trompée. Depuis de nombreuses années déjà, il n’était jamais entré dans sa maison de son pas naturel et traînant, mais il l’avait contrefait pour tromper les oreilles de sa fille, et les jours même où il était le plus triste et le plus découragé, il n’avait jamais voulu attrister le cœur de son enfant, et avait toujours passé le seuil de la porte d’un pas léger.

Dieu le savait ! mais je pense que le regard vague et l’air égaré de Caleb devaient provenir de cette confusion qu’il avait faite à dessein de toutes les choses qui l’entouraient, pour l’amour de sa fille aveugle. Comment le pauvre homme n’aurait-il pas été un peu égaré après avoir détruit sa propre identité et celle de tous les objets qui l’entouraient.

— Allons, tout cela, dit Caleb, en se levant un moment après s’être remis au travail et en reculant de deux pas pour mieux se rendre compte de la perspective, tout cela est aussi exact que six fois deux liards peuvent faire six sous. C’est dommage que la maison vous présente une façade de tous les côtés, si au moins