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GRILLON DU FOYER

— Avez-vous entendu cela, père ! s’écria la jeune aveugle avec transport.

— Oui, oui, je l’ai entendu, murmura Caleb avec le regard fixe d’un somnambule, mais je ne le crois pas. C’est un de mes mensonges, sans aucun doute.

— Voyez-vous, je voudrais réunir dans votre société les Peerybingle avec May Fielding, dit Tackleton. Je fais des démarches pour me marier avec May.

— Vous marier ! s’écria la jeune aveugle en tressaillant devant lui.

— Elle est tellement idiote, murmura Tackleton, que je ne m’attendais pas à ce qu’elle me comprît. Oui, Berthe, me marier ! l’église, le prêtre, le clerc, le bedeau, la voiture à glaces, les cloches, le repas, le gâteau de mariage, les rubans, les os à moelle, les couteaux, et tout le reste de ces folies. Une noce, vous savez : une noce, ne savez-vous pas ce que c’est qu’une noce ?

— Je le sais, répondit doucement la jeune aveugle, je comprends.

— Vraiment ? murmura Tackleton. C’est plus que ce que j’attendais. Bien ! c’est pour cette raison que je veux faire partie de votre réunion, et y amener May ainsi que sa mère. Je vous enverrai pour ce soir quelque petite chose, un gigot de mouton ou quelque autre plat confortable. Vous m’attendrez ?

— Oui, répondit-elle.