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Page:Dickens - Le Mystère d'Edwin Drood, 1880.djvu/20

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« J’ai eu le regret d’apprendre par Tope que vous avez été indisposé, monsieur Jasper, dit-il en entrant.

— Oh ! ce n’est rien… ce n’est rien…

— Vous avez l’air un peu las.

— En vérité ? Eh bien, je ne le sens pas. Tope a exagéré les choses. Il entre dans ses habitudes de donner de l’importance à tout ce qui concerne la cathédrale, vous le savez bien.

— Je puis dire au doyen, car je viens sur son désir, que vous êtes tout à fait remis ?

— Certainement, répondit Jasper avec un léger sourire ; vous lui porterez aussi mes respects et mes remerciements.

— Vous attendez le jeune Drood ?

— J’attends ce cher enfant d’un moment à l’autre.

— Ah ! ah ! sa venue vous fera plus de bien que celle d’un docteur, n’est-ce pas, Jasper ?

— Plus de bien qu’une douzaine de docteurs. Car je l’aime tendrement et je n’aime pas les docteurs et tout ce qui sent les docteurs. Non… non… je ne les aime pas. »

M. Jasper est un homme brun, de vingt-six ans, aux cheveux noirs et épais, très-soignés, et aux favoris brillants ; il paraît plus vieux que son âge ; sa voix est grave et bien timbrée ; il est de haute taille, avec un beau visage à l’air un peu sombre.

Mais sa chambre est si triste !

Il vit dans l’ombre.

Le soleil répand rarement sa lumière sur le grand piano placé au fond de la pièce, sur le pupitre chargé de cahiers de musique, et sur le tableau inachevé, représentant une jeune pensionnaire, qui est accroché au mur au-dessus de la cheminée.

Portrait charmant.

Les cheveux bruns et soyeux de la jeune fille sont noués avec un ruban bleu ; sa beauté est remarquable, sauf un petit air impertinent de bouderie enfantine tout à fait au-dessous de son âge, et reproduit avec une visible intention comique.

Pas le moindre mérite artistique dans cette peinture si jolie, qui est pourtant une véritable croûte ; seulement on