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CHAPITRE XXVI.


Il arriva, ainsi que Wemmick me l’avait prédit, que j’allais bientôt avoir l’occasion de comparer l’intérieur de mon tuteur avec celui de son clerc-caissier. Mon tuteur était dans son cabinet et se lavait les mains avec son savon parfumé. Quand j’arrivai dans l’étude il m’appela et me fit, pour moi et mes amis, l’invitation que Wemmick m’avait préparé à recevoir.

« Sans cérémonie ! stipula-t-il : pas d’habits de gala, et mettons cela à demain. »

Je lui demandai où il faudrait aller, car je ne savais pas où il demeurait, et je crois que c’était uniquement pour ne pas démordre de son système de ne jamais convenir d’une chose, qu’il répliqua :

« Venez me prendre ici, et je vous conduirai chez moi. »

Je profite de l’occasion pour faire remarquer qu’il se lavait en quittant ses clients comme fait un dentiste ou un médecin. Il avait près de sa chambre un cabinet préparé pour cet usage, et qui sentait le savon parfumé comme une boutique de parfumeur. Là, il avait derrière la porte une serviette d’une dimension peu commune, et il se lavait les mains, les essuyait et les séchait sur cette serviette toutes les fois qu’il rentrait du