Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/143

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Je lui écrivis à la Nouvelle-Galles du Sud, et, sans doute, il aura réglé sa conduite là-dessus.

— Sans doute, dis-je.

— J’ai appris par Wemmick, continua M. Jaggers, sans cesser de me regarder sévèrement, qu’il a reçu une lettre, datée de Portsmouth, d’un colon du nom de Parvis ou…

— Ou Provis, dis-je.

— Ou Provis… Merci, Pip… peut-être est-ce Provis… peut-être savez-vous ce qu’est Provis ?

— Oui, dis-je.

— Vous savez que c’est Provis ; il a reçu, disais-je, une lettre datée de Portsmouth, d’un colon du nom de Provis qui demandait quelques renseignements sur votre adresse, pour le compte de Magwitch. Wemmick lui a envoyé ces détails, à ce que je pense, par le retour du courrier. C’est probablement par Provis que vous avez reçu les explications de Magwitch… de la Nouvelle-Galles du Sud ?

— C’est par Provis, répondis-je.

— Adieu, Pip, dit M. Jaggers en me tendant la main ; je suis bien aise de vous avoir vu. En écrivant par la poste à Magwitch… de la Nouvelle-Galles du Sud… ou en communiquant avec lui par le canal de Provis, ayez la bonté de lui dire que les détails et les pièces justificatives de notre long compte vous seront envoyés en même temps que la balance de compte, car il existe encore une balance. Adieu, Pip ! »

Nous échangeâmes une poignée de main, et il me regarda sévèrement, aussi longtemps qu’il put me voir. En arrivant à la porte, je tournai la tête : il continuait à me regarder sévèrement pendant que les deux affreux bustes de la tablette semblaient essayer d’ouvrir leurs paupières, et de faire sortir de leur gosier ces mots :