— J’ai besoin de savoir, dis-je, et particulièrement, Herbert, s’il vous a dit quand cela est arrivé.
— Particulièrement ? Attendez, alors que je me souvienne de ce qu’il a dit à ce sujet. L’expression dont il s’est servi était : « Il y a un nombre d’années assez rond, et presque aussitôt après j’entrai en relations avec Compeyson. » Quel âge aviez-vous, quand vous l’avez rencontré dans le petit cimetière ?
— Je crois que j’avais sept ans.
— Eh ! cela était arrivé depuis trois ou quatre ans, alors, dit-il. Et vous lui avez rappelé la petite fille si tragiquement perdue, qui aurait eu à peu près votre âge.
— Herbert, dis-je après un court silence et d’un ton précipité, me voyez-vous mieux à la lueur de la fenêtre ou à la lueur du feu ?
— À la lueur du feu, répondit Herbert, en se rapprochant encore.
— Regardez-moi.
— Je vous regarde, mon cher ami.
— Prenez-moi la main.
— Je la tiens, mon cher ami.
— Ne craignez-vous pas que j’aie un peu de fièvre, ou que ma tête ne soit un peu dérangée par l’accident de la nuit dernière ?
— Non, mon cher ami, dit Herbert, après avoir pris le temps de m’examiner. Vous êtes un peu agité, mais vous êtes tout à fait vous-même.
— Je sais que je suis bien moi-même, et l’homme que nous cachons près de la rivière là-bas est le père d’Estelle.