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CHAPITRE XXVII.


Magwitch resta en prison très-malade, pendant tout le temps qui s’écoula entre son arrestation et l’ouverture des assises. Il s’était brisé deux côtes, ce qui avait endommagé un de ses poumons. Il respirait avec la plus grande difficulté et une douleur qui augmentait chaque jour. C’était par suite de cette blessure qu’il parlait si bas, que c’est à peine si l’on pouvait l’entendre. Il parlait donc fort peu, mais il était toujours prêt à m’écouter, et ma première occupation fut désormais de lui dire et de lui lire ce que je savais qu’il devait entendre.

Étant beaucoup trop malade pour rester dans la prison commune, il fut transporté, après deux ou trois jours, à l’infirmerie. Cette circonstance me permit de rester souvent près de lui, ce que je n’aurais jamais pu faire autrement. En effet, sans sa maladie, il eût été mis aux fers, car il était regardé comme passé maître en évasions, et je ne sais plus quoi encore.

Bien que je le visse chaque jour, ce n’était jamais que pour quelques instants. Nos heures de séparation étaient assez longues pour que je pusse m’apercevoir des légers changements survenus sur son visage et dans son état physique. Je ne me rappelle pas y avoir vu le