Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 1.djvu/339

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Tout en parlant ainsi les deux amis étaient arrivés près de l’hôtel. Sam dit alors à son compagnon : « Si ça ne vous dérangeait pas trop, Job, je voudrais bien vous voir au Grand Cheval blanc, ce soir, vers les huit heures.

— Je n’y manquerai pas.

— Et vous ferez bien, reprit Sam avec un regard expressif. Autrement je pourrais aller demander de vos nouvelles de l’autre côté de la porte verte ; et alors ça pourrait vous nuire, vous voyez.

— Je viendrai, sans faute, répéta Job, et il s’éloigna après avoir donné à Sam une chaleureuse poignée de main.

— Prends garde, Job Trotter, prends garde à toi, dit Sam en le regardant partir ; car je pourrais bien t’enfoncer, cette fois. » Ayant terminé ce monologue et suivi Job des yeux jusqu’au détour de la rue, Sam rentra et monta à la chambre de son maître.

« Tout est en train, monsieur, lui dit-il.

— Qu’est-ce qui est en train, Sam ?…

— Je les ai trouvés, monsieur.

— Trouvé qui ?

— Votre bonne pratique, et le pleurnichard aux cheveux noirs.

— Impossible ! s’écria M. Pickwick avec la plus grande énergie. Où sont-ils, Sam ! où sont-ils ?

— Chut ! chut ! » répéta le fidèle valet, et tout en aidant son maître à s’habiller, il lui détailla le plan de campagne qu’il avait dressé.

« Mais quand cela se fera-t-il, Sam ?

— Au bon moment, monsieur, au bon moment. »

Le lecteur apprendra dans le subséquent chapitre, si cela fut fait au bon moment.