Page:Dickens - Nicolas Nickleby, trad. Lorain, 1885, tome 2.djvu/452

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toujours la même Catherine, douce et bonne, aussi tendre pour son frère, aussi aimante pour tous les siens, autour d’elle, qu’on l’avait connue dans sa jeunesse.

Mme Nickleby, tantôt avec sa fille, tantôt avec son fils, accompagnant l’un ou l’autre à Londres, dans les moments où les deux familles y étaient appelées par leurs affaires, y résidait avec eux, toujours soucieuse de sa dignité personnelle, toujours mettant beaucoup de solennité et d’importance dans le récit des observations dues à sa longue expérience, surtout en ce qui concerne la conduite et l’éducation des enfants. Mais il fallut bien du temps pour la résoudre à recevoir à merci Mme Linkinwater. Il y a des gens qui doutent encore si jamais elle lui pardonna tout à fait.

Il y avait aussi un gentleman à tête grise, un brave et paisible gentleman, qui, l’hiver comme l’été, habitait un petit cottage tout près de la maison de Nicolas, et se chargeait, en son absence, de donner un coup d’œil à ses intérêts. Son plaisir et son bonheur, c’était de réunir autour de lui les enfants, de redevenir enfant avec eux, pour diriger leurs jeux. Tout ce petit peuple ne pouvait se passer de Newman Noggs.

Autour de la tombe de Smike, le gazon vert, sous les pieds si petits et si légers de cette troupe innocente, ne courbait seulement pas la tête d’une seule de ses pâquerettes. Tout le printemps et tout l’été, des guirlandes de fleurs toujours fraîches, tressées par des mains d’enfants, reposaient sur la pierre funèbre, et toutes les fois qu’ils allaient les remplacer avant qu’elles ne fussent flétries, pour lui faire plus de plaisir, à ce qu’ils croyaient, leurs yeux se remplissaient de larmes et ils parlaient doucement, tout bas, tout bas, de feu leur pauvre cousin.




fin.