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Page:Dickinson - Lettre adressée aux habitants de la province de Québec, ci-devant le Canada, 1874.djvu/10

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par laquelle des ſupérieurs tyranniques ſont induits, par des motifs de honte ou de crainte, à ſe comporter plus honorablement & par des voies plus équitables dans l’adminiſtration des affaires.

Ce ſont là ces droits ineſtimables qui forment une partie conſidérable du ſyſtême moderé de notre gouvernement, laquelle en répandant ſa force équitable ſur tous les différens rangs & claſſes de Citoyens, défend le pauvre du riche, le foible du puiſſant, l’induſtrieux de l’avide, le paiſible du violent, les vaſſaux des Seigneurs, & tous de leurs ſupérieurs.

Ce ſont là ces droits ſans leſquels une nation ne peut pas être libre & heureuſe, & c’eſt ſous la protection & l’encouragement que procure leur influence que ces Colonies ont juſqu’à préſent flori & augmenté ſi étonnément. Ce ſont ces mêmes droits qu’un miniſtère abandonné tâche actuellement de nous ravir à main armée, & que nous ſommes tous d’un commun accord réſolus de ne perdre qu’avec la vie. Tels ſont enfin ces droits qui vous appartiennent, & que vous devriez dans ce moment exercer dans toute leur étendue.

Mais que vous offre-t-on à leur place par le dernier Acte du Parlement ? La liberté de conſcience pour votre religion : Non, Dieu vous l’avoit donnée, & les Puiſſances temporelles avec leſquelles vous étiez & êtes à préſent en liaiſon, ont fortement ſtipulé que vous en euſſiez la pleine jouiſſance : ſi les loix divines & humaines pouvaient garantir cette liberté des caprices deſpotiques des méchans, elle l’était