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Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/168

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BADE

de l’antique maison de Zæhringen. Le premier margrave de Bade est Hermann, petit-fils de Berthold }, duc de Zæhringen et de Carinthie ; il régna de 1074à 1130 et prit le titre de margrave à la diète de Bäle, 1130. Ses états furent plusieurs fois partagés entre ses descendants, ce qui donna naissance à diverses hranches de la maison de Bade. Hermann IV et Henri, fils de Hermann D, par suite d’un partage qui eut lien en 1190, devinrent la tige des deux lignes nouvelles, celles de Bade-Baden et Bade-Hochberg. ChristopheÏ, qui régna de 1503à1527, réunit la plus grande partie des possessions de la maison de Bade : mais après lui se forment encore deux nouvelles lines : celle de Bade-Baden, dont le chef fut Bernard, fils ainé de Christophe ; et celle de Bade-Dourlach, qui eut pour chef Ernest, son 2° fils. Enfin la ligne de Bade-Baden s’éteignit en 1770, et tous les états de Bade furent réunis de nouveau sous un seul chef, (Voy. ci-après CHARLES-FRÉDÉRIC de Bade). Après la paix de Lunéville, le margrave (Charles-Frédéric)

rit le titre d’électeur, 1803. En 1806, il adhéra à a Confédération du Rhin et reçut en récompense de l’empereur Napoléon le titre de grand-duc avec augmentation de territoire. Après la bataille de Leipsick (1813), le grand-duché de Bade entra dans la Confédération germanique ; il en fait encore partie.

BADE, Civitas Aurelia aquensis ou Thermæ inferiores, en allemand Baden (c.-à-d. bains), jolie ville du grand-duché de Bade, sur l’OElbach, dans le cercle du KRhin-Moyen, à 32 kil, N. E. de Strasbourg, à 30 kil. S. O. de Carlsruhe, est célèbre par ses eaux thermales qui ont valu à la ville son nom et qui y attirent un grand nombre d’étrangers. C’est le rendez-vous de la haute société de France, d’AIlemagne et d’Angleterre, La population fixe est d’environ 4,000 hab. Château ducal fort curieux, ancien collége des Jésuites, cabinet d’antiquités. Bade était déjà connue au unie siècle ; elle reçut le nom d’Aurelia en l’honneur de l’empereur Aurelius Alexander (Alexandre Sévère). Elle fut longtemps la résidence des margraves de Bade et la capit. de tout le margraviat.

BADE, Aquæ Helveticæ ou Verbigenæ, Baden en allemand, ville de Suisse (Argovie), sur la Limmat, à 21 kil. N. 0. de Zurich ; 1,500 hab, Eaux thermales renommées. Elle fut jusqu’en 1712 le siége de la diète fédérale, Eugène de Savole y signa, en 1714, la paix dite paix de Bade, entre l’Empire et la France.

BADE, Aquæ Pannonicæ, Baaden en allemand, ville des Etals autrichiens (Autriche), à 24 kil. S. O. de Vienne ; 2,400 hab. On y trouve 16 établissements d’eaux thermales.

BADE (princes de), Les princes les plus connus de la maison de Bade sont :

Louis-Guillaume , margrave de Bade-Baden, connu sous le nom de Prince de Bade, général de l’Empire, né en 1655, mort en 1707. H servit d’abord sous Montécuculli, contre la France ; puis il fit la guerre aux Turcs, 1683, aida Sobieski à délivrer Vienne, et après leur avoir fait éprouver plusieurs échecs, gagna sur eux la victoire décisive de Salankenem, en 1691. }1 fit avec moins de succès la guerre contre la France, où il eut affaire à Villars et à Catinat, et perdit la bataille de Fridlingen en 1702.

Charles-Guillaume ou Charles IT, margrave de Bade-Dourlach, né en 1679, mort en 1746. [1 servit d’abord sous le prince de Bade, son parent | Voy. l’article précédent) ; puis, à la paix de Rastadt, se retira dans ses états. Il y jeta les fondements de la ville de Carlsruhe (1715), et créa à cette occasion l’ordre de la Fidélité.

Charles-Frédéric, margrave, puis grand-duc de Bade-Dourlach, né en 1728, hérita en 1746 des états de Charles-Guillaume, son grand-père, et y joignit les domaines de Bade-Baden, qui lui

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échurent pur succession en 1771. Ce prince se trouva mêlé aux événements de la révolution française, qui lui fit perdre ses possessions sur la rive

gauche du Rhin ; mais il en fut amplement dédommagé par Napoléon, qui agrandit ses états, et qui, en 1806, lui donna le titre de grand-duc et accorda à son pelit-ils, le prince Charles-Louis-Frédérie, la main de sa fille adoptive, Stéphanie (fille de Claude Beauharnaiïs, et petite-fille de la comtesse Fanny de Beauharnais). 11 mourut en 1811, après un long règne. Îl eut pour successeurs : 1° Charles-Louisl’rédéric, son petit-fils, qui donna une constitution à ses états, et qui mourut cn 1818, sans enfants :

— 2° Louis-Guillaume-Auguste, son 2° fils, et oncle de Charles-Louis-Frédéric, qui monta sur le trône en 1818 et mourut en 1830, sans enfants ; — 3° Léopold de Hochberg, un autre de ses enfants, mais né d’un mariage de la main gauche : il fut élevé au trône en 1830 ; c’est celui qui règne aujourd’hui.

BADENWEILER, village du grand-duché de Bade (Treysam), à 25 kil. S. O. de Freyburg ; bains chauds.

BADIA, ville du roy. Lombard-Vénitien, sur l’Adige, à 23 kil. O. de Rovigo : 3,450 hab. Faïence, terre vernissee, elc.

BADIA Y LEBLICH (Domingo), connu aussi sous le nom d’Aly-Bey, officier espagnol, né en 1766, mort en 1818, voyagea en Afrique et en Arabie, se faisant passer partout pour musulman, et publia, à son retour, ses Voyages en Afrique et en Asie pendant les années 1803-1807, Paris, 1814, 3 vol. in-8. On y trouve d’intéressants détails qu’aucun chrétien n’avait pu connaître jusque-là. A son retour il fut employé par le roi d’Espagne, Joseph Napoléon. Il mourut à Damas en 1818, pendant un second

voyage,

BADIUS Josse et Conrad), célèbres imprimeurs du xvi" siècle. Josse Badius, né en 1462, au village d’Assche près de Bruxelles, d’où il prit le nom d’Ascensins, mort en 1535, professa d’abord les belles-lettres à Lyon et fonda à Paris, vers l’an 1512, une imprimerie d’où sont sorties un grand nombre d’éditions estimées ; il publia lui-même quelques écrits, entre autres Navicula siuliarum viryinum, vers 1500, traduit en français en 1502 par JS. Droyn. Il eut pour gendres Robert Etienne et Michel Vascosan, —Conrad Badius, né à Paris vers 1500, mort vers 1568, 8’associa à Robert Etienne, son beau-frère, et fit avec lui un grand nombre de publications importantes. Ï1 a traduit en français l’Alcoran des Cordeliers d’Erasme Ailber, Genève, 1556.

BADOERO (Pierre), doge de Venise, mort en 942, fut le 7° de sa fanille élevé à cette dignité. La république lui dut de sages réformes, la confirmation de ses libertés par Bérenger 1], roi d’Italie, et le droit de battre monnaie.

BADONVILLER , ville du dép. de la Meurthe, 4 10 kil. S. E. de Blamont, sur la Blette ; 2,000 hab. Tissus de coton, faïenceries, etc. Fabr. considérable d’alènes.

BADUHENNE, Baduhenna Sylva, Sevenwald ou Pade Koliz, grande forêt qui couvrait Je pays des l’risons (presque tout le roy. de Hollande actuel). Elle était ainsi nommée d’une divinité du pays appelte Pada, qui n’était peut-être que la forêt personnifiée, 900 Romains y furent taillés en pièces par les Germains l’an 28 de J.-C. Cette forêt n’existe plus aujourd’hui.

BAENA, ville d’Espagne (Cordoue), à 40 kil. S. E. de Cordoue ; 4,800 hab. : sel aux environs.

BÆTICA, Bætis. Voy. BÉTIQUE et BÉTIS.

BAEZA, Beatia, ville d’Espagne (Jaen), à 6 kil. O. d’Ubeda, 15,000 hab. Cathédrale gothique ; colléges des Jésuites et de l’Oratoire ; belle fontaine. Très importante jadis, résidence de plusieurs rois maures ; évêché, transporté depuis à Jaen ; université sup-