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Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/378

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qu’elle eut À soutenir eontre l’Angleterre en 1762 et 17178 : il n’éprouva que des revers dans la première de ces deux guerres, mais il répara en partie ses pertes dans la deuxième. H tenta ensuite de punir l’insolence des pirates d’Alger ; mais il ne réussit pas dans cette expédition. Il mourut en 1788. Ce prince s’oceupa surtout d’améliorer l’état de l’Espage. On lui doit des canaux, des grands chemins, hôtel des douanes et celui des postes à Madrid, le cabinet d’histoire naturelle, le jardin botanique, tes académies de peinture et de dessin, ete. Il voulut aussi réformer le costume des Espagnols ; ce projet causa un terrible soulèvement à Madrid (1563). CHARLES IV, roi d’Espagne, fils de Charles IT, lui succéda en 1788. Prince faible et incapable, il fut sans cesse dominé par la reine Marie-Louise ainsi que par le favori de celte princesse, Manuel Godoy, prince de la Paix, et fut à la merci de tous les événements. En 1793, il déclara la guerre à la France après l’exécution de Louis XVI ; mais il se vit bientôt obligé de faire la paix et mème de conclure avec la France un traité d’alliance offensive et défensive (Bâle, 1795). En conséquence de ce traité, il fut forcé de faire la guerre au Portugal et à l’Angleterre ; ectte dernière puissance lui fit éprouver un terrible échec à Trafalgar (1804) et lui enleva ses plus belles colonies, H devint ensuite le jouet de Napoléon, Accablé du joug que lui imposait l’empereur et qu’il tenta inuiilement de secouer, il abdiqua en faveur de son fils Ferdinand (mars 1808 ; et voulut se relirer en Amérique ; mais peu après, Napoléon le força à rétracter sa première abdication et à en faire une nouvelle en sa faveur (9 mai 1808). Charles IV fut alors envoyé à Compiègne ; il alla ensuile vivre à Marseille, et enfin à Rome où il mourut en 1819.

CHARLES, fils de Philippe IT. Voy. caArLos (don). 8° Rois de Naples et des Deux-Siciles. CHARLES 1, comte d’Anjou ct roi de Naples, était fils de Louis VII et frère de saint Louis. Î suivit d’abord son frère en Égypte et fut fait prisonnier comme lui à Damiette (1250). Rendu à la liberté, il vint gouverner la Provence dont il avait hérité par sa femme, En 1264, le pape Urbain IV l’appela à combattre Mainfroi, roi de Napleset de Sicile, qui avait encouru la disgrâce du saint-siége, et lui donna la couroune de ce prince. 11 réussit en effet à s’emrer du royaume de Naples en battant Mainfroi (1266) et son neveu Conradin (1268) ; mais il souilla sa victoire par 8a cruauté. [1 rendit son gouvernement tellement odieux aux Siciliens, que ceux—i,

uidés par Jean de Procida, conspirèrent contre lui. f P , l

‘an 1282, tous les Français qui se trouvaient dans Palerme furent massacrés le jour de Päques, à l’heure de vêpres, ce qui a fait nommer ce maswere Vépres siciliennes. Charles perdit la Sicile par suite de cet événement, mais il resta maitre du rovaume de Naples. A partir de cette époque, il n’éprouva que des revers. Îl mourut en 1255.

CHARLES I D’ANJOU, dit Le Boiteux, fils du précéd. Lorsque son père mourut, il était en captivité, ayant été fait prisonnier en 1284 dans un combat qu’il avait livré imprudeminent aux Siciliens. H ne recouvra Ja liberté qu’en 1289 et se fit couronner roi de Naples. Il s’efforça inutilement de reconquérir la Sicile que son père avait perdue ; mais il gouverna ses peuples avec plus de douceur et de sagesse que son prédécesseur. mourut en 1309, laissant Je trône à son fils Robert. Un antre de ses fils, Charles-Martel, était devenu roi de Hongrie en 1290.

CHARLES HT, DE DURAS OU DURAZZ0, arricre-petitfils du précédent, fut appelé en 1381 an trône de Naples par le pape Urbain VI, mécontent de la reine Jeanne. I ! se mit en possession de la eouronne sans coup férir et fit étouffer Jeanne ; mais il eut ensuite à combattre Louis 1, duc d’Anjou, à qui

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cette princesse avait cédé ses droits. Il eut aussi des démèlés avec le pape qui, l’avant placé sur le trône, prétendait le dominer. En 1385, il fut ap pelé au trône de Hongrie dont il était le seul hérilier male ; mais au moment où il crovait avoir triomplié de tous les obstacles, fut assassiné par ordre de la reine de Hongrie, qui avait feint de renoncer à ses droits (1386). Son fils Ladislas lui succéda sur le trône de Naples.

CHARLES IV, comte du Maine, prétendant. Vog. CHARLES D’ANJOU (parmi les princes français).

CHARLES 1V, roi de Naples, le mème que CHARLES 1 (Espagne) et CHARLES V (Allemagne).

CHARLES v, roi de Naples. Voy. CHARLES 11 (Espagne).

CHARLES vi, roi de Naples. Voy. CHARLES vi (Allemagne).

CHARLES Vil, dit don Carlos. Voy. CHARLES 111 (Espagne).

CHARLES-MARTEL, roi de Hongrie, 2° fils de Charles 11, roi de Naples, et de Marie, reine de Hongrie, fut reconnu roi en 1290, à Ja mort de Ladislas HT : mais il ne prit jamais possession de sun trône et mourut à Naples en 1295, âgé de 23 ans. Il Jaissa un fils, Charobert, qui régna après Jui sur les Hongrois,

9° Ducs de Savoic et rois de Sardaiyne.

CHARLES 1, duc de Savoie, succéda en 1482 À Ph1libert 1, son frère, n’élant âgé que de 14 ans : il mourut à 21 ans, sans avoir rien fait de remarquable. On lui donna cependant Je surnom de Guerrier. Ce prince avait été élevé à la cour de Louis XI, qui voulut être son parrain.

CHARLES 11, fils du précéd., n’avait que neuf mois quand il perdit son pere ; il mourut à huit ans.

CHARLES It, dit le Bon, duc de Savoie, succéda à Philibert Il, son frère, en 1504. Son règne fut long et malheureux. Ge prince versatile, flottant sans cesse entre François }, son neveu, et Charles-Quint, son beau-frère, fut maltraité par tous les deux. Il mourut de chagrin à Verceil en 1553.

CHARLES-EMMANUEL I, duc de Savoie, dit {e Grand, gouverna de 1540 à 1630. Profitant des troubles de la France, il s’empara du marquisat de Saluces, ct se fit nommer par les Ligueurs comte de Provence en 1590. Henri IV se vensea de lui en lui enlevant la Savoie et une partie du Piémont, D’une ambition sans bornes, il eut des prétentions sur le trône impérial après la mort de l’empereur Ma- {hias, puis sur le rovaume de Chvpre et sur la principauté de Macédoine. I mourut de chagrin parce qu’il ne pouvait accomplir ses projets.

CHARLES-EMMANUEL 11, duc de Navoie, fils de Victor-Amédée, né en 163%, succéda à son frère François-Hvacinthe, en 1638, sous la tutelle de sa mére, Christine de France, fille de Henri-le-Grand. H ne prit le gouvernement de ses états qu’en 1618 et régna jusqu’en 1655. 11 se montra reconnaissant envers les Français qui l’avaient protégé pendant sa ininorité, 11 fit fleurir le commerce et les arts.

CHARLES-EMMANUEL 1, second roi de Sardaigne de la maison de Savoie, fils du roi Victor-Amédée 18, naquit en 1701, et monta sur le trône en 1739, après l’abdieation de son pere. Il s’uniten 1733 à la France et à l’Espagne qui avaient projeté d’atfaiblir la maison d’Autriche ; à la tête dex troupes confé dérées, it fit la conquête du Milanaïis, vainquit les Impériaux à Guastalla, et obtint en récompense le Novarais et quelques fiefs de l’Empire. Lu promesse d’une augmentation de territoire Fayvant dé terminé en 1742 à prendre parti pour la reine de Hongrie contre la France et l’Espagne, il s’empara de Modène, puis de ia Mirandole, et déplova de grands talents militaires : mais il perdit 5.000 hommes à Coni (1144). Renonçant depuis cette époque à la guerre, Charles consacra tous ses soins à soulager scs peuples. 11 mourut en 1773.