Aller au contenu

Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/778

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

GUER

de 1808 à 1814 ; les chefs de guérillas les plus redoutés étaient Renovales, Mina, Juan Martin, surnommé l’Empecinado, le curé Mérino.

GUERIN (Pierre), peintre d’histoire, né à Paris en 1774, remporta le grand prix de peinture en 1797, se rendit en Italie en 1798, mais n’y resta qu’un an ; fut nommé en 1814 professeur à l’Evole des Beaux-Arts, et eu 1815 membre de l’Institut. En 1822, il fut nominé directeur de l’Académie à Rome, remplit ces fonctions jusqu’en 1829, et à son retour fut nommé barun. FN mourut en 1833 pendant un voyage en llalie. Ses principaux ouvrages sont : Marcus Sextus, 1198 ; Phèdre et Hippolyte, 1802 ; Bonaparte pardonnant aux révoltés du Caire, Andromaque, 1810 ; Énée et Didon, Agamemnon et Clytemnestre, 1817, etc. Presque tous ses tableaux ont été gravés. — J1 ne faut pas le confondre avec J.-B.-Paulin Guérin, peintre d’histoire actuellement vivant.

GUERNESEY, Sarnia, île de la Manche, sur les côtes de France, mais appartenant à l’Angleterre : par 4° 57" long. O., 49° 29° lat. S. : 15 kil. sur 7 ; 24,000 hab., dont 2,000 marins. Ch.-l., St-Pierre. Côtes échancrées, beaucoup de ports et de baies. Sol fertile, climat doux. Gros bétail. On y faisait jadis un commerce de contrebande très actif. Elle fut réunie à la couronne d’Angleterre par Henri I.

GUEROULT (Pierre - Claude - Bernard), profes seur de l’Université, né à Rouen en 174%, mort à Paris en 1821, fut successivement profeseur d’éloquence au collége d’Harcourt, proviseur du lycée Charlemagne, conseiller de l’Université, directeur de l’école normale, et fut enlevé en 1815 à cette école qu’il dirigeait depuis sa création. On a de lui : Morceaux extraits de l’histoire naturelle de Pline, 1785, in-8, et Histoire naturelle des animaux de Pline, avec le texte en regard, 1802, 3 vol. in-8 ; Discours choisis de Cicéron, 1789 et 1819 ; Nouvelle méthode pour étudier la langue latine, suivant les principes de Dumarsais, 1198, in-8 ; Grammaire française, 1806. — Son frère, Antoine-Guillaume, né en 1749, mort en 1816, fut professeur dans différents colléges de Paris. Il publia aussi quelques ouvrages classiques, notamment un Dictionnaire de la France monarchique, Paris, 1802, in-8 ; et la traduction de quelques discours de Cicéron.

GUERRE (Martin), homme devenu célèbre par une aventure extraordinaire, naquit à Andaye au commencement du xvi : siècle. Depuis huit ans il se trouvait, comme militaire, retenu en Espagne, quand un certain Arnaud du Tilh, son ami, et qui avait avec lui une ressemblance frappante, se présenta à sa femme, comme étant Martin Gucrre, réussit à l’abuser complétement ainsi que toute la famille, et usurpa tous les droits de l’absent. Il jouit pendant trois ans du fruit de son imposture, et il ne fallut pas moins que la présence du véritable époux pour démasquer le Sosie, qui fut pendu en 1560.

GUERRE DE CENT ANS, DE TRENTE ANS, DE SEPT ANS, DE LA SUCCESSION, etc. Voy. ces noms.

GUERRE SOCIALE OU Drà SLLIÉS, dite aussi Guerre Marsique, guerre célèbre qui éclata l’an 91 av. J.-C. entre la république romaine et les nations allites d’Italie, ce qui la fit appeler sociale ; les Marses y jouèrent le principal rôle. Les peuples d’Italie, profitant des dissensions intérieures de la république et sc fondant sur les promesses des Gracques, avaient cru pouvoir exiger du sénat qu’on leur concédât le droit de bourgeoisie et les priviléges attachés au titre de citoyen romain. Cette demande fut rejetée avec mépris, et même le tribun Livius Drusus, qui avait soutenu les prétentions des Îtaliens, fut assassiné dans le Forum par les patriciens. Les Marses et leurs alliés formèrent aussitôt une confédération dont le chef-lieu fut Corf-

— 760 —

GUET

nium. D’abord vainqueurs des généraux romains, ils furent bientôt complétement défaits à Asculum : les principales villes insurgées se rendirent, et après trois ans d’efforts les confédérés demandèrent la paix (87) : ils l’obtinrent à des conditions avantageuses et reçurent même le droit de bourgeoisie.

GUERRES MÉDIQUES, PUNIQUES, etc. Foy. ces noms.

GUERRES PRIVÉES (en allemand Fehde). On déaignait ainsi au moyen âge ces guerres acharnées qui s’élevaient entre deux ou plusieurs familles pour venger l’insulte faite à l’un de leurs membres, ei qui se perpétuaient de génération en génération jusqu’à ce que la destruction de l’une des parties ou qu’une réparation éclatante y vint mettre un terme. Ces guerres ensanglantèrent la France et l’Allemagne jusqu’au x1v° siècle. Elles eurent pour principale cause J’absence de lois capables de protéger les individus et de punir lescrimes, ainsi que la faiblesse de l’autorité royale en présence de feudataires puissants, et souverains dans leurs domaines. Charlemagne rendit le premier une loi contre les guerres privées, mais elle fut sans résultat. L’Eglise prêcha vers 1035 la paix de Dieu, qui suspendait toutes hostilités pendant les jours consacrés au service divin. Saint Louis enfin établit la Quaraniaine le roi, ordonnance qui portait que, pendant 40 jours à dater de l’offense faite, il y aurail trêve de par le loi, et que si dans cet intervalle quelqu’un des parents se trouvait tué, l’auteur du crime serait réputé traître et puni de mort. Cette ordonnance et les progrès de la civilisation finirent par arrêter l’effusion du sang.

GUERRES SACRÉES, nom donné dans l’histoire de la Grèce à trois guerres qui eurent pour prétexte ou pour objet la défense du temple d’Apollon à Delphes. La première eut lieu l’an 600 av. J.-C. contre les Crisséens qui pillaient les fidèles qui se rendaient à Delphes. Crissa et Cirrha, leurs villes principales, furent prises d’assaut et leur territoire ravagé, 695. — La seconde, vers 448, eut pour cause le pillage de Delphes par les Phocéens : mais ceux-ci n’y jouèrent que le rôle d’auxiliaires : la lutte s’engagea entre Sparte et Athènes, déjà rivales. Les Athéniens furent vaincus à Chéronée us — La troisième eut lieu de 357 à 348 av.

C. Ce furent également les Phocéens qui l’excitèrent en faisant une irruption sur le territoire de Delphes. Cette guerre ouvrit à Philippe, roi de Macédoine, qui s’était porté défenseur Su territoire sacré, un accès dans les affaires de la Grèce, et fut terminée par la dévaslation de la Phocide. Les Phocéens eurent pour généraux trois frères, Philomèle, Onomarque et Phayllus, qui tous trois succombèrent dans celte guerre.

GUESCLIN (nu). Voy. DUGUESCLIN.

GUET (LE). On donnait particulièrement ce nom avant la révolution de 1789 à une troupe chargée de veiller pendant la nuit à la sécurité des habitants de Paris ; elle était sous les ordres du lieutenant de police. L’institution de cette garde municipale est fort ancienne et remonte au x° siècle. Longtemps Île service fut partagé entre les bourgeois et une compagnie entretenue par le roi. Un édit de 1563 fixa cette compagnie à 50 hommes à cheval, dits Chevaliers du Guet, et à 100 hommes à pied.

GUETTARD (J.-Et.), médecin naturaliste de l’Académie des Sciences, conservateur du cabinet d’histoire naturelle du duc d’Orléans, né à Etampes en 1715, mort à Paris en 1786, est l’un des hommes qui ont le plus contribué à répandre en France le goût de la minéralogie. On a de lui : Mémoire sur la nature et la situation des terrains qui traversent la France et l’Angleterre, 1746 : — sur les granis de France comparés à ceux de l’Égypte, 1751 : — sur quelques montagnes de la France qui ont été des volcans, 1152 ; Histoire de la découverte