Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/118

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vente, elles ne seraient pas vendues au même prix. La raison en est évidente : il y a toujours dans ces classifications une certaine latitude qui entraîne l’arbitraire, et cet arbitraire, qui est peu de chose quand on le considère isolément, appliqué à 10 ou 11 millions de propriétés se répète 10 ou 11 millions de fois, de sorte que, peu de chose dans chaque unité, il est immense dans la totalité.

D’où il suit, que si dans le cadastre par masses on craignit avec raison qu’il ne se vérifiât, point dans la division jusqu’à l’unité, on dut sentir dans le cadastre parcellaire qu’on ne pourait remonter de l’unité à la totalité sans commettre d’épouvantables erreurs et tomber dans un chaos inextricable.

Cette vérité commença à se faire jour dès que le cadastre fut parvenu au tiers de ses opérations ; dès que chaque département en prévit les résultats, dès qu’on put les comparer avec la réalité. Ceux qui se croyaient les plus favorisés se plaignaient comme ceux qui se croyaient les plus maltraités, et cela ne pouvait pas être autrement dans un ordre de choses qui ne reposait que sur l’arbitraire on, ce qui est la même chose, sur l’opinion et la conscience de 10 ou 11 mille évaluateurs étrangers les uns aux autres, sans principe commun et sans aucun assujettissement à une loi générale et absolue.

Cette réclamation, pour ainsi dire universelle,