Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/126

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elles sont le mobile et la mesure de la richesse des peuples. Voyez Accumulation.

Sans emploi les économies ne forment pas des capitaux, ne sont bonnes à rien, pas même à leur possesseur, et, ce qui est digne de remarque, elles sont fâcheuses et préjudiciables à l’état dont elles réduisent la somme des consommations et la masse des travaux que leur consommation aurait nécessités.

Si, par exemple, sur les produits qui composent son revenu, un individu économise cinq hectolitres de blé et les conserve dans son grenier, ils ne sont d’aucun profit ni pour lui ni pour personne ; ils sont comme s’ils n’existaient pas, et le travail qui les eût préparés pour la consommation n’a pas lieu. Dans ce cas l’économie sans profit pour l’économe fait éprouver une perte au travail du pays.

Mais, si au lieu d’être resserrés dans un grenier, les cinq hectolitres sont employés à créer une nouvelle branche de travail ou à rendre plus productives ou moins dispendieuses celles qui existent, et si ce travail les reproduit, comme cela arrive infailliblement quand le nouveau travail continue, ou quand le perfectionnement de l’ancien se soutient, alors les cinq hectolitres économisés forment un capital ; d’où il suit que tout capital est nécessairement une dotation du travail.

Cette doctrine a donné lieu à plusieurs controverses.

Il n’y a point à présent de difficulté sur les