Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/156

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sensions religieuses et politiques, de la persécution du fanatisme, de l’oppression du pouvoir et de la folle ambition des possessions des mines d’or et d’argent, qu’on regardait comme la source féconde et inépuisable des richesses. C’est à cette effervescence des passions et dei sottises de l’ancien monde que sont dues la découverte, la plantation, la population, les richesses et la civilisation du nouveau monde, dont les destinées ont déjà exercé une si grande influence sur celles de l’ancien, et paraissent devoir le fixer dans une carrière sociale tout-à-fait différente de celle qu’il avait suivie auparavant. Jamais de plus grands effets ne résultèrent de plus honteuses et de plus misérables causes.

L’Europe ne connut pas d’abord le prix de ses colonies, et ne leur accorda pas toute l’attention qu’elles méritaient. Elle n’y voyait qu’une pépinière de sujets séditieux et rebelles qui échappaient à ion autorité et bravaient sa puissance. Ce ne fut que lorsqu’elles formèrent des populations nombreuses, des cultures vastes et variées, des produits abondans et précieux, que l’on comprit toute leur importance, et qu’on leur accorda une considération’ qu’on leur avait refusée jusqu’alors ; encore ne fut-ce que sous le rapport du commerce que l’Europe établit des relations avec ses colonies. Elle se montra moins jalouse de leur domination que de leur commerce, et lorsqu’elle s’attribua la domination absolue, ce fut surtout