Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/178

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sa production et celle qu’il veut se procurer par l’échange ? Comment comparer le nombre des journées employées à la production de l’une et de l’autre ? Comment établir la différence qui existe entre les journées, soit à raison de la nature de l’ouvrage, soit à raison des secours que l’un ou l’autre ouvrier a trouvés dans le capital fixe, soit à raison de leur activité ou de leur habileté ? Comment niveler toutes ces différences sans les évaluer, et comment les évaluer sans un évaluateur ? Mais où trouver cet évaluateur, sans lequel tout échange eût été et serait encore impossible ?

Cet évaluateur a-t-il été donné par la nature ou inventé par l’homme ? Il est le produit de leur concours.

Dans tous les pays, et pour ainsi dire dans toutes les localités, la nature offre à l’homme un objet préférable, que tout le monde préfère à ce qui ne lui est pas nécessaire, et qu’il accepte volontiers en échange de ce qu’il ne peut ou ne veut pas consommer.

Or, comme personne n’échange ce qui lui est nécessaire, ce qu’il peut et veut consommer, il s’ensuit que l’objet préféré est l’équivalent naturel et nécessaire de tout objet d’échange.

Mais comment détermine-t-on la valeur réciproque du produit préféré et du produit offert à l’échange ? Il me paraît qu’on y parvient par le grand principe de l’offre et de la demande.