mens de la destruction de la féodalité devinrent les auxiliaires du pouvoir absolu, et contentes de leurs privilèges elles lui sacrifièrent les libertés publiques. Le pouvoir absolu leur était-il donc moins oppressif que le pouvoir féodal ? Peu importe.
Tout ce qu’on peut en conclure, c’est que les corporations sont en politique une arme à deux tranchans, et peuvent être aussi dangereuses pour le pouvoir absolu que funestes aux libertés publiques. C’est donc être peu sage que d’appeler les institutions propres au pouvoir d’une époque au secours du pouvoir d’une autre époque.
Mais si l’on ne peut se former en politique une opinion positive sur la nature des corporations, on est moins embarrassé lorsqu’on les examine sous les rapports économiques ; ici les faits sont complètement d’accord avec la théorie.
Sous le pouvoir absolu qui succéda au pouvoir féodal, les corporations se servirent de leurs richesses pour acheter du pouvoir toutes les concessions qui pouvaient étendre, affermir ou consolider leurs privilèges et leurs richesses.
Loin de s’en inquiéter ou d’en prendre de l’ombrage, le pouvoir se montra toujours facile à leur accorder les concessions qu’elles lui demandaient ; il y trouvait deux avantages certains, un tribut pour chaque concession, et de promptes et abondantes ressources dans ses besoins pressans. Il est de fait que les corporations supportaient principalement toutes les mesures fiscales : on eût dit