Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/215

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l’emploi des capitaux, comme elles ont le privilège de réduire le nombre des ouvriers au-dessous de la demande ; d’où il résulte que soit qu’elles empruntent les capitaux qu’elles emploient, soit qu’elles emploient leurs propres capitaux, elles en règlent les profits, comme il leur convient, ce qui leur assure un nouvel avantage sur les campagnes qui payent les capitaux au prix que la concurrence leur fixe, et qui ne peuvent en tirer que les profits que leur donne la concurrence.

Nul doute, par conséquent, que les corporations ne soient pour les villes un moyen infaillible de s’enrichir aux dépens des campagnes, et qu’on ne doive leur attribuer la misère des campagnes, non moins remarquable dans les pays de corporations, que l’opulence dont ces villes ont toujours joui.

Mais ce n’est là qu’une partie du mal que le monopole des corporations fait subir aux pays où elles sont établies ; on peut dire que ce mal n’a point de terme quand on l’envisage dans ses effets généraux.

En élevant les salaires du travail et les profits du capital au prix de monopole, les corporations renchérissent les produits de leur travail, restreignent leur consommation dans l’intérieur, empêchent leur échange avec l’étranger, et opposent un obstacle insurmontable aux progrès de la production, des capitaux du travail, de