Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/224

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dans tous les pays, du moins une râleur relative, qu’il est facile et même possible de réduire à une valeur positive et constante.

Mais qu’est-il besoin d’insister sur ce point ? Ne suffit-il pas de l’expérience de tous les pays, de tous les temps et pour ainsi dire de tous les jours ? Y a-t-il jamais eu un seul papier qui n’ait subi une dépréciation plus ou moins forte ? On ne peut pas même en excepter le papier forcé de la banque d’Angleterre, dont on a évalué la perte de 12 à 40 %, et cependant elle offrait toutes les garanties désirables et se rapprochait autant que possible de la monnaie d’or et d’argent.

Après tant, de si uniformes et de si déplorables résultats, de quelle utilité peut être encore la théorie du papier-monnaie ? Envisagée sous le point de vue de la nécessité d’un agent de la circulation y elle peut abstractivement être le sujet d’une controverse plus ou moins ingénieuse sur les bancs de l’école ; mais quel avantage peut en tirer la science ? de quel usage peut-elle être dans la pratique ? Y a-t-il un seul homme, tant soit peu versé dans cette matière, qui oserait conseiller à un gouvernement de remplacer la monnaie d’or et d’argent par le papier ? et quelle opinion doit-on se former des écrivains qui s’abiment dans les abstractions, s’irritent des barrières que leur oppose l’expérience, et mettent plus de gloire à les franchir qu’à les affermir ?

Non-seulement Law s’abusait quand il croyait