Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/236

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commerce. Dans les marchés du monde, la production stimule la consommation, elles luttent sans s’épuiser et le producteur et le consommateur éprouvent le regret de n’avoir ni assez produit ni assez consommé. Ce phénomène s’explique facilement.

Les produits indigènes qu’un pays ne peut ou ne veut pas consommer, qui resteraient invendus dans le marché national, et qui, n’y ayant pas de débouché, ne seraient pas reproduits, sont-ils exportés dans les marchés du monde, y trouvent des consommateurs qui donnent en échange d’autres produits, que leur importation dans le marché national fait rechercher et consommer. Les vins, que la France ne veut ou ne peut pas consommer ne trouvent pas de consommateurs dans le marché national ; exportés en Suède, ils y sont échangés contre les fers de ce pays, et ces fers importés en France y sont consommés ; de, sorte que les produits indigènes, repoussés du marché national, sous leur forme naturelle, y sont débités après leur métamorphose en produits exotiques. Le marché étranger agrandit donc le marché national, donne aux consommateurs nationaux plus de volonté plus de moyens de consommer, offre aux consommateurs et aux producteurs de tous les pays des ressources indéfinies et inépuisables, et leur ouvre une carrière de prospérité et de richesse dont ils ne peuvent pas atteindre le terme ; prodige impossible au marché national, quelle que soit son étendue, fût-elle égale ou supé-