Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/289

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que son système fût plus ingénieux et plus fortement combiné.

Au monopole du marché national elle ajouta une prime pour l’exportation des grains, quand ils descendraient au-dessous du prix qu’on estimait bas ; et ils la réduisirent et même la supprimèrent tout-à-fait quand le prix s’élevait à un taux réputé trop haut. On se flattait par conséquent que, si le monopole n’élevait pas suffisamment le prix des grains dans le marché intérieur, la prime qui ferait exporter tout ce que le marché ne pourrait pas consommer, seconderait puissamment le monopole, et assurerait au producteur un bon prix de ses grains. Mais cette combinaison, tout ingénieuse qu’elle était, n’a été d’aucun secours pour le monopole, et les grains sont restés à bas prix en Angleterre comme en France.

Quelle en est la cause, et d’où vient cette exception à la loi du monopole et des primes d’exportation ? Si je ne m’abuse pas, il est facile de les signaler.

Le monopole, l’exportation ne peuvent faire vendre les grains, malgré leur nécessité, au delà du prix que le consommateur peut les payer. Ses facultés sont donc la mesure nécessaire du prix des grains. Tant que le travail, l’industrie et le commerce laissaient la grande masse des consommateurs dans un état voisin de la pénurie et de l’indigence, les prix ne s’élevèrent pas et ne