Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/294

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pas dans la carrière de la civilisation ; les importations des produits du nouveau monde ont fait éclore et ont accumulé les richesses de l’ancien.

Quant à l’importation des produits de l’étranger qu’un pays ne peut pas produire à aussi bon marché que l’étranger, on parait avoir plus de raison d’être divisé sur son utilité et son importance.

On dit qu’acheter de l’étranger ce qu’on ne peut pas faire à aussi bon marché que lui, c’est favoriser le travail étranger aux dépens du travail national, et si, comme on ne peut le méconnaître, le travail est la source des richesses (Voyez Travail), acheter de l’étranger ce qu’on peut faire chez soi, quoiqu’à un prix plus élevé, c’est s’appauvrir et l’enrichir.

Cette conséquence paraît irrésistible ; elle n’est cependant que spécieuse.

On ne peut acheter les produits du travail étranger sans en payer le prix ; et comme on ne peut le payer long-temps qu’avec le prix des produits du travail national, les importations ne sont, en dernière analyse, que l’échange du travail national contre le travail étranger.

Or, qui gagne ou perd dans cet échange ? Il est certain qu’aucun des deux échangistes ne perd et que tous deux gagnent, puisque chacun d’eux préfère ce qu’il reçoit à ce qu’il donne, et qu’avec ce qu’il reçoit il peut faire ce qu’il n’aurait pas pu faire avec ce qu’il avait.

Mais lequel des deux gagne le plus ! c’est sans