Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/308

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Quel est le résultat de cette méprise ? L’imagination en est épouvantée.

Si l’ouvrier qui joue ses salaires à la loterie est un honnête homme, il reste sans ressource contre les accidens et les calamités de la vie. Dans ses maladies, dans sa vieillesse, il devient à charge à la société et ne trouve de secours que dans le revenu des hospices.

L’ouvrier est-il peu délicat, mal affermi dans ses principes de probité et de moralité, et accessible à de funestes séductions, il se pervertit successivement, par degrés, s’égares dans les routes du crime, et finit par subir la peine qu’il a méritée.

Dans le premier cas, la loterie accroît les dépenses des hospices, et dans le second, celles de police, de prison, de justice et de détention.

S’il était possible d’établir la balance des profits des loteries avec celle des dépenses qu’elles occasionnent à l’état, on se convaincrait facilement qu’il n’y eut jamais de taxes plus onéreuses à la fortune publique, plus immorales et plus funestes à l’humanité. Mais de tels résultats occupent peu la pensée des gouvernemens ; ils ne considèrent dans les taxes que les produits et s’inquiètent peu dé ce qu’il en coûte pour les obtenir. La preuve en est évidente ; depuis long-temps les orateurs et les écrivains livrent chaque année (te continuelles attaques aux loteries ; qu’ont-ils obtenu ? Les loteries subsistent.

LUXE. — C’est une disposition à dépenser son