Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/315

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particulier, ils peuvent être assurés que ceux du besoin ne sont pas en souffrance.

Et comment cela pourrait-il être ? Où a-t-on vu que le luxe se prive des choses nécessaires, commodes ou agréables ? il porte au contraire dans chacune de ses dépenses la même disposition à l’excès que dans celles qui lui sont propres et particulières. Le luxe n’est en définitive qu’une dépense additionnelle aux autres dépenses.

Que s’il se rencontre quelques personnes qui économisent sur les dépenses de nécessité, de commodité et d’agrément, pour satisfaire leur passion pour le luxe, c’est un travers digne de la scène comique, mais sans relation avec l’économie sociale.

À la vérité des écrivains d’un grand poids pensent qu’on doit concentrer les dépenses dans celles qui satisfont à des besoins ou à des convenances, et que les autres sont sans profit pour la richesse et peuvent entraîner sa ruine. Mais ne se sont-ils pas laissé aveugler par de trompeuses illusions ?

Quand le capital et le travail trouvent de plus grands salaires et de plus grands profits dans les emplois du luxe que dans ceux des besoins, n’est-ce pas une preuve évidente que ceux-ci ont atteint leur terme, et qu’on ne pourrait leur donner une plus grande extension sans la perte totale de produits inutiles parce qu’ils seraient sans consommateurs. Il faut donc en revenir au principe régulateur de tout emploi du travail et du capital, il faut reconnaître que tout emploi libre