Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/325

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tre celles qui vivent des profits du capital et de la rente de la terre : j’ose dire que la question réduite à ces termes n’est pas même susceptible d’un doute raisonnable, et que le travail des machines serait encore sous ce rapport le plus grand bienfait qu’un pays puisse ambitionner.

Mais cette hypothèse même est tout-à-fait imaginaire, et ne se réalise jamais. Il est moralement impossible que, dans un pays qui a des moyens de faire travailler, les ouvriers restent sans travail. Toute l’économie politique repose sur la base de l’accroissement du travail par l’accroissement du capital, et si cette base s’écroulait, toute la science s’écroulerait avec elle, il n’y apurait plus rien de certain en économie politique.

L’expérience est ici parfaitement d’accord avec la théorie.

À mesure que le travail des machines remplace le travail de l’homme et celui des animaux, que les produits sont plus abondans et à meilleur marché, ces produits, pour ainsi dire gratuits, alimentent d’autres travaux, font surgir de nouvelles sources de richesses, multiplient la population et développent une prospérité auparavant inconnue. L’Angleterre, qu’il faudra désormais citer en matière d’industrie, de commerce et de richesses, comme on citait autrefois les Romains dans la conduite de la guerre et de la politique, a vu doubler sa population dans l’espace de cinquante ans, phénomène qui exigeait autrefois la